jeudi 1 mai 2008

Claire et le Loup

Le titre de cette petite chronique «Clairidienne» pourrait rappeler cette fameuse et nostalgique comptine «Pierre et le loup», mais il n’en est rien! J’aurais aussi bien pu l’intituler «Comment monter en épingle un épiphénomène!».

Alors voilà, c’est en cette fin de journée chaude et ensoleillée de ce bien triste mois d’Avril que Claire m’a raconté ses peurs nocturnes. Enfin plus précisément son unique «Démon de minuit» car Claire n’a peur de rien, absolument de rien, enfin presque!

Comme tout le monde le sait maintenant, le marchand de sable a du fil à retordre avec Claire. Effectivement, Claire ne s'endort pas! elle tombe de sommeil au sens propre! Donc, au cours de cette longue soirée, Claire s’est retrouvée seule avec moi, dans une intimité presque rassurante.

En début de soirée, nous étions cinq, confortablement installés sur la terrasse, dans nos bains de soleil transformés en «nichées» pour l’occasion, la température étant fort agréable! La première à sombrer fut Laure, après cette journée bien remplie, avec Nicolas, notre petit voisin et son fidèle compagnon de jeu. Ensuite suivie d’Adrien, qui s’est endormi après avoir eu un «Bis» réconfortant! Et enfin, ce fut le tour de cette frileuse de Myriam, qui s’est insidieusement éclipsée, avec l’impression du devoir accompli, pour déguster un «serial-killer» bien épais! Et après ma mie s’étonne qu’elle se réveille au moindre bruit au point qu’il lui faille des boules Quiès pour dormir, moi après avoir lu de telles horreurs, il me faudrait des tranquillisants! Enfin je sais que ça ne m'arrivera jamais «il y a bien trop de pages!».

Claire était donc allongée près de moi dans sa nichée et nous regardions le ciel et les étoiles après avoir parler de ses bébés, de Laure, et de plein d’autres trucs… Claire aime beaucoup discuter et elle avait trouvé ici oreille à qui parler! Quand tout à coup, un détail dans la nuit vint perturber la plénitude bien installée! «Les moutons parlent plus!» me dit Claire d’un air inquiet. En dépit de mes paroles rassurantes, lui disant «qu’ils étaient partis dormir», Claire n’était pas convaincue, elle songeait à un plus triste et funeste destin pour nos moutons. Après un rapprochement de nichée subtil, elle a ajouté «y a des loups là». Le «là» désignant le majestueux cerisier qui trône au beau milieu du jardin et dont le tronc cache d’après Claire une meute de loups affamés! J’ai bien songé à lui proposer d’aller voir ensemble, mais avec un peu de réflexion, l’herbe étant mouillée et surtout mes pieds étant nus, l’idée qui m’avait effleurée l’esprit est bien vite repartie. J’ai donc du me tourner vers une solution de repli pour expliquer à Claire qu’il n’y avait rien, ni loup, ni autre chose. Mais Claire m’a ôté cette épine du pied (quelle triste coïncidence!) en me proposant une solution : «Si y vient le loup, on n’a qu’à lui dire qu’y a du bon manger chez Charline (notre voisine kiné) et y pourra aussi la manger!». Si Charline savait ça! elle, qui la même journée, nous a offert gentiment quelques parts d’un somptueux gâteau qui conquit nos papilles en début de soirée et qui de plus a soigné avec «le feu sacré» qui la caractérise, et cela des semaines durant, le pied «tordu» de son père. Mais c’est pas tout, je lui ai demandé : «et si les loups avaient encore faim?» et là c’est le festival de combines pour échapper aux crocs des loups, pour information tous les voisins y sont passés (c’est curieux, mais pas nos poules! un oubli probablement…), même le maire c’est dire l’ampleur des dégâts et l’esprit tortueux de Claire (bien sa mère!). Finalement après avoir virtuellement décimé tout le village, elle me dit d’un air rassuré enfin : «là c’est sûr y a plus faim le loup!». Sur ses bonnes paroles, elle s’est endormie sereine! Je fis de même (après avoir serré la pince du marchand de sable en lui disant: «encore une de plus», quelle équipe!).

Laurent (One of the survivor!)

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